Performance d’optique et de marionnette à fil.
Les marionnettes à fil existent depuis l’antiquité égyptienne. La technique de la chambre noire — premier système de projection d’images — est également attestée bien avant notre ère. Dans Quelque chose s’attendrit, Renaud Herbin s’empare de ces deux dispositifs si ingénieux et si anciens pour donner vie à un poème visuel et sonore. La marionnette n’est pas plus grande que la main. La chambre noire, dont tous les éléments sont visibles, permet d’en projeter l’image mouvante et inversée (la gauche est à droite, le haut est en bas) sur l’écran que forme une grande feuille de papier blanc. S’ouvre alors un monde où le minuscule personnage semble porter ses fils, un monde « où la pesanteur nous entraîne vers le haut et où le flou est la règle, le net l’évènement ». Le spectacle est précédé par Si le soleil répare, une « installation d’optique et d’astéroïdes » — mystérieuse et contemplative — qui utilise les mêmes procédés que le spectacle.
Renaud Herbin est marionnettiste, formé à l’École supérieure nationale des arts de la marionnette de Charleville-Mézières. Il a longtemps co-dirigé la compagnie LàOù avec la marionnettiste et metteure en scène Julika Mayer. Il y a produit une quinzaine d’œuvres résolument pluri-disciplinaires. Depuis 2012, il dirige le Théâtre Jeune Public (TJP) Centre dramatique national de Strasbourg — Grand Est, où il propose des spectacles qui explorent la relation corps-objet-image en liant marionnettes, chorégraphie et arts visuels. Il a signé Actéon, Milieu, La Vie des formes (créé en 2016 à Avignon), Wax, Open the owl et L’Écho des creux.
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