Errance clownesque faussement absurde et délicieusement poétique.
Combien d’utilisations peut-on imaginer pour une soixantaine de seaux ? Et dans combien de situations impossibles peut-on se mettre avec lesdits seaux ? C’est à ces questions que va essayer de répondre le personnage lunaire et muet qui vient d’entrer sur scène. Avec soixante seaux, donc, on peut par exemple construire une pyramide à onze étages. Mais est-elle parfaitement agencée ? Et comment poser le seau qui fera le sommet de la construction ? En escaladant le fragile édifice ? Voici notre homme pris dans un véritable labyrinthe de casse-têtes où chaque solution crée plus de problèmes qu’elle n’en résout, où chaque nouveau problème se présente avec l’impériosité d’un nouveau défi. Et c’est d’autant plus compliqué que les seaux — pourtant de banals seaux verts — semblent parfois avoir leur vie propre et un certain goût pour la rébellion. Avec la dextérité du jongleur et la discrète profondeur du clown, Fabrizio Rosselli propose une fable hilarante — et un peu inquiétante — sur l’obsession contemporaine de la performance, sur l’échec et sur le plaisir du jeu.
Fabrizio Rosselli a découvert le jonglage à 26 ans. Il a cultivé cette passion au cours d’un long parcours où il a alterné spectacles dans la rue, dans des festivals et formations, à la Carampa de Madrid, à la FLIC de Turin et à l’école supérieure des arts du cirque Le Lido à Toulouse. En 2012, avec Ilaria Senter et Francesco Rastani, il crée la compagnie BettiCombo qui produit Al Cubo (prix de l’innovation au festival Cirque de demain 2014 et montré à la Halle aux grains en 2016). Il joue Bakéké depuis 2019, dans toute l’Europe.