Petit cirque doucement absurde, inspiré du cinéma muet.
Le sol du chapiteau est couvert de sciure. On devine un habitat, fait de tentures et de planches. Trois personnes vivent là, Dieu sait depuis combien de temps. Ils et elle mènent une existence muette et étrange, confrontée à mille petites difficultés et tissée d’au moins autant d’absurdités : un des personnages est poursuivi sans répit par une légère pluie de sciure, il faut trouver le moyen de monter au sommet du chapiteau pour récupérer une lampe baladeuse, le décor semble avoir sa propre vie… À ces absurdités subies s’ajoutent des absurdités choisies : tir à trois bandes pour crever un ballon de baudruche, lente construction d’un château de cartes pour éteindre une bougie au lasso… Finalement, tout est matière à prouesse. Comme dans le meilleur cinéma burlesque, chaque détail est pesé, chaque geste fait mouche. On rit et on s’enthousiasme à chaque seconde de ce monde parallèle, sans rime ni raison et parfois traversé d’éclairs de merveilleux.
Le Cirque sans noms a d’abord été un spectacle joué de 2007 à 2010. Depuis cette date, c’est aussi une compagnie, dirigée par Yann Grall et Amandine Morisod. Le premier est issu des écoles de cirque Fratellini, de Montréal et Pro Musica et est passé par le Cirque tzigane Romanès, le Cirque de poche ou Cubitus du manchot. La seconde a fait l’École de cirque Théâtre-Cirqule et a joué avec Cirque en stock et Chien d’cirque. Avec le Cirque sans noms, il et elle ont produit cinq spectacles : Le Cirque sans noms inaugural, Ouistiti Banzaï en 2012, Au rythme des roulottes, une tournée hippomobile effectuée en 2013, Abaque créé en 2017 et La Force des choses en 2020.