Rondeau dansé pour une porte et quatre danseurs.
Le rondeau est une forme musicale qui progresse en s’appuyant sur la répétition d’un refrain qui ponctue des « épisodes contrastants », également appelés couplets. C’est cette forme simple — très employée dans la musique baroque — qui nourrit le spectacle ABACA (A pour le refrain, B et C pour les couplets). Juvéniles et vêtus de frais, les quatre danseurs et danseuse y sont comme un quatuor musical. Leur refrain emprunte à la danse baroque quelques coupés, avec ou sans rond de jambe, quelques pas de bourrée ou contretemps et les emmène vers ce que Béatrice Massin appelle des humeurs, autrement dit des tableaux animés aux surnoms déconcertants : « les Englués », « les Cartes à jouer », « le Déjeuner sur l’herbe et son fou-rire »…
À la plus haute scène, s’en allant promener, les interprètes construisent une chanson dansée, aussi baroque que contemporaine, où la rigueur formelle ouvre la porte à toutes les fantaisies.
Danseuse contemporaine de formation, Béatrice Massin a collaboré avec la chorégraphe Francine Lancelot, spécialiste des danses anciennes et traditionnelles. Elle crée la compagnie Fêtes galantes en 1993 pour mener un obstiné travail d’appropriation et de transmission du langage de la danse baroque. Elle a monté une vingtaine de spectacles, parmi lesquels : Que ma joie demeure (2002), Un air de folies (2007), Fantaisies & Terpsichore (2012), Mass B (2016)… Elle a également conçu les chorégraphies de films de James Ivory et de Gérard Corbiau, Jefferson in Paris (1994) et Le Roi danse (1999). Fêtes galantes abrite l’Atelier baroque, un outil d’action culturelle, ainsi que La Fabrique des écritures, un outil de commande à de jeunes chorégraphes.